Tableau Vivant

2005 – 2006 – Tirage argentique sur dibond. Format variable. Tirages limités à 30 exemplaires.

Installations-performances, mises en scène, photographies et vidéos.

En 2005, j’ai réalisé le premier Tableau Vivant dans un bar où j’étais invité à faire une installation performance. Dans ce bar, premier lieu de la sorte investi, j’ai eu envie de faire du concentrer, de créer un tableau, une forme isolée dans un espace dédié à la rencontre. J’ai fait faire une boite en plexis dans laquelle on pouvait tenir assis, choisi du Archi Shep comme musique. Je voulais parler de l’isolement, de l’abandon, de l’indifférence. Dans cette création toutes les personnes présentes faisaient parti de l’installation, probablement sans le savoir.
En 2006, j’ai été accueilli en résidence artistique à la friche de la Belle de Mai, par le système friche théâtre, pendant une semaine. Une semaine de création, de recherches, d’expérimentations, de rencontres dans la salle des colonnes de 1000m2. Cela faisait des années que je lorgnais sur cette espace immense, froid, vide avec des colonnes de partout. Je savais enfin ce que je voulais y faire tout en restant dans l’inconnu du lieu, il a fallu l’apprivoiser. J’ai posé ma boite en plexis au milieu et nous avons commencé. Une semaine qui ont permis d’affiner le jeu de la performance, la gestuelle, les postures et la forme; d’habiter l’espace de création par le travail de la lumière, et le son; de créer des images photos et vidéos. Ce fut également une semaine de collaboration, d’expériences avec les modèles qui ont bien voulues jouer le jeu avec des poses d’une heure à chaque fois. Une semaine de rencontre avec le public invité à vivre ce temps d’émotions.

En voici quelques recueils :

« Etrangeté de l’être…Être étranger…ça fait plaisir de voir ces images, autres possibilités de penser le corps, de repenser dans la matière, ne pas oublier qu’il est chair, sang, intestins,…Et puis merci pour l’accueil, le café, le canapé…et la musique. » Céline

« C’est beau de te regarder faire. tes gestes sont délicats, on dirait une danse. L’association de la chair et de cette matière forme un tout harmonieux, apaisant, imperturbable. c’est bon de voir la nature dans ce rapport complémentaire. Quelle sérénité… »Zazo

« Tableau humain, tableau végétal couleur de la terre mélangée à la peau. La fertilité mange tout, gagne, gagne toujours. Tout en rondeur, tout en finesse, poids de la vie… C’est fort, intense, ça parle, ça hurle dans le silence. » Fabie

« Fortement impressionnant, d’une profonde beauté, extrèmement émouvant. Au début, il y a cette nudité dans ce décor sans chair. Entrée en immobilité faite de présence subtile en mouvement. Entrée dans le sensible. Etonnant comme ce corps au lieux de disparaître sous l’enveloppement des liens et racines, n’en fini plus d’émerger. A moins que ce ne soit l’essence de l’être. Tout se répond, tout se confond, lignes de terre, lignes de chair, le vert, la terre et la peau. Un instant on croit sentir entre ses jambes, le glissement de la liane, l’effleurement doux et léger de l’herbe qui se mêle à peine, juste un instant, à la toison sombre. Le processus est en marche. Le corps qui s’incarne au fur et à mesure qu’il s’efface, s’abandonne, rendu à la terre, nous attache au visage. Troublante vision, d’abord fugace, puis persistante, que ce visage devient le nôtre, nous renvoie à notre propre image. Nous parle d’identité. Plus le corps s’efface, plus se concentre dans quelques traits un être, son souffle, sons sens, ses appartenances. On pense alors au temps qui estompe lentement les contours de nos corps, les escamotent aux regards, tout en accusant nos traits, gravant nos vies sur nos visages. Etendards qui s’usent sans céder et portent haut nos batailles, jusqu’aux plus secrètes. couche après couche l’être se résume. Une main pour bâtir comme pour détruire, un visage pour se dire. Une main puis une autre qui sculpte, sensible, souligne d’argile. Encore une fois tout se confond: vert et terre, la peau épouse le végétal, le minéral. Elle même s’efface. Jusqu’à la caresse, infiniment tendre. Lui abolit les frontières entre l’être, la chair et la terre, l’être et les liens. Je pleure. De tant de Force. De tant de beauté. Devant l’évidence. Devant la disparition du visage. La perte d’identité. Tombe le masque. L’âme au tamis de la terre. C’est une mue. Une naissance. Une fin d’exil. De nouveau émerge l’être neuf. Nu. Dans l’abandon rendu à lui même, à ses liens. Sa nouvelle peau verte ramène à l’origine. On croit que c’est fini . Mais non. Le processus continue tranquillement sa progression. Encore des étapes, toujours une étape. De vie. D’encore plus de vie. L’argile sèche… blanchi. De la lumière. Succession déclairage toujours inédite, toutes sortes d’angles; jamais semblable, toujours le même… l’être, le vivant, le chemin. Et émouvant. Impressionnant. Et indiscible. Une expérience. Merci. » Loetitia.

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